Application Tenju : apprendre à s’organiser
Après 6 mois d’expérimentation de l’application Tenju, les organismes de formation testeurs se sont réunis pour une session de retour d’expérience, mercredi 4 septembre dans les locaux du CCCA-BTP à Paris. Ils ont tiré un bilan globalement positif et ont proposé des pistes d’évolution au créateur de l’application mobile.
Faire évoluer les pratiques pédagogiques pour mieux préparer les apprenants au monde de l’entreprise. L’accélérateur pédagogique du CCCA-BTP joue parfaitement ce rôle lorsqu’il propose aux organismes de formation de tester l’application Tenju. Conçue par Antony Fontaine pour sa propre entreprise de peinture, il la propose depuis 2 ans à ses homologues artisans. Ce sont ses principales fonctionnalités qui ont incité le CCCA-BTP à lancer l’expérimentation : la planification des tâches de chaque chantier et la mesure du temps pour chacune d’entre elles. Après 6 mois de test avec les apprenants, la majorité des formateurs sont ravis.
Hervé Pau, formateur en finitions, BTP CFA Hauts-de-France, site de Roubaix (59), l’a utilisée dans le cadre du titre de Solier de niveau 4 : « L’objectif était d’utiliser l’application pour aider les soliers à travailler sur différentes tâches. Par exemple, ils mettent en place un sujet puis sont bloqués pendant le séchage. Ils interviennent alors sur un autre espace, sur une autre tâche, dans le même atelier. Cela permet au jeune de comprendre qu’il ne peut pas s’arrêter parce qu’il y a un temps de séchage. Il y a autre chose à faire. Ainsi, ils se sont préparés pour leur examen, pendant lequel ils réalisent plusieurs tâches de travail dans un temps donné. Ils doivent être capables de s’organiser sans perdre de temps pour pouvoir réaliser ces différentes tâches dans le temps imparti. L’application les aide à appréhender la notion de gestion du temps. »
Hausse de la productivité
Et si la gestion du temps est cruciale pour l’examen, elle l’est tout autant dans les entreprises, en recherche de rentabilité. « Ce qui est important, c’est que l’apprenti s’épanouisse et surtout qu’il puisse s’intégrer le mieux possible dans les entreprises demain. L’application l’aide à améliorer la vitesse de travail. Ce qui signifie la compétitivité quand il se retrouve en entreprise », explique Philippe Moreau, ingénieur de formation en charge de l’expérimentation de Tenju au CCCA-BTP.
Meilleure organisation des chantiers, réduction des erreurs notamment grâce à la suppression du suivi papier, gestion du temps de travail optimisée, les avantages Tenju concourent à la hausse de la productivité. Elle permet aussi de fluidifier la communication entre les apprenants et les formateurs. « On s’en sert dans la pédagogie, abonde Hervé Pau. Elle leur permet de voir leur évolution dans la rapidité de travail. Si le temps prévu est dépassé, on réfléchit à ce qu’on peut mettre en face pour en gagner. Et nous allons continuer à utiliser Tenju cette année en décomposant davantage les sujets. »
Des pistes d’évolution
À la Maison familiale et rurale de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les apprenants ont eu plus de difficulté à apprivoiser l’outil. « Nous avons testé l’application Tenju avec une classe de formation adulte en titre professionnel Menuisier agenceur, raconte Jacky Trichet, sous-directeur de l’établissement. Ce test n’a pas très bien fonctionné, car nous étions avec un public qui n’était pas adepte des applications mobiles. » Un retour d’expérience important, car il permet de cibler l’utilisation de l’outil. Tous les organismes de formation ont d’ailleurs profité de la journée d’échange pour suggérer des évolutions à Antony Fontaine. « Faire une application tout seul dans sa chambre, c’est bien, mais il faut aussi se confronter au terrain, affirme le fondateur de Tenju. Et le terrain, ce sont des retours comme aujourd’hui qui vont faire évoluer l’application. Ça permet d’aller encore plus loin. Mais il ne faut pas que l’outil devienne une contrainte. Il faut que ça reste très simple. » Parmi les pistes envisagées : le partage de photos du chantier et des fonctions de communication. Des évolutions soutenues par Franck Pouillart, directeur adjoint BTP CFA Hauts-de-France, site de Roubaix (59) : « La communication entre l’entreprise et le CFA n’est pas toujours évidente. Nous aimerions que l’outil, via le travail, nous aide à créer ce lien plus facilement. » Et renforce ainsi l’efficacité de la formation des apprenants.